De l’épilation sans douleur et durable… enfin ! Dans ce marché en pleine expansion, les franchises spécialisées dans l'épilation définitive par lumière pulsée (Radical'Épil, Dépil Tech et d'autres) fleurissent un peu partout tandis que d'autres instituts indépendants ajoutent ce nouveau service à leur carte. Tous les professionnel(le)s du poil se bousculent pour offrir dans un temps record la possibilité de s'épiler à la lumière pulsée sans passer mensuellement par la case "cire" en institut. Mais comment cela se passe-t-il ? Est-ce vraiment sans risques ?
Qu'est-ce que la lumière pulsée ?
C’est une technologie IPL (lumière intense pulsée) qui se délivre sous forme de flash et absorbe la mélanine du poil (son bulbe se nécrose sous l’effet de la chaleur). Le poil chauffe mais pas l'épiderme. Un procédé particulièrement efficace sur les poils foncés et les poils en phase de pousse, car ces derniers produisent beaucoup de mélanine. Attention, la lumière pulsée attirée par la mélanine a besoin de faire la différence entre peau et poils: Le contraste avec la couleur de la peau permet à la lumière pulsée de ne pas confondre le poil avec -par exemple- une peau foncée. Ce qui pourrait présenter un danger pour la peau soudainement surexposée au flash…
Lumière pulsée ou laser ?
Laser et lumière pulsée sont des méthodes équivalentes. Mais les dermatologues ont une préférence pour le laser. L'épilation par lumière pulsée peut aussi être réalisée par des esthéticiennes, alors que le laser est réalisé uniquement par des dermatologues.
Les principales contre-indications de la lumière pulsée
L'absence de mélanine compromettant le transfert de chaleur, cette technique est globalement inefficace sur les poils blancs et nécessite un nombre de séances plus élevé que la moyenne pour celles qui ont des poils blonds ou très clairs.
Cette technique épilatoire doit être utilisée avec une grande prudence sur les peaux pigmentées, foncées ou bronzées (y compris à l'autobronzant !) : celles-ci contenant beaucoup de mélanine ou étant teintées par oxydation, elles nécessitent en effet l'emploi de spectres lumineux spécifiques. Par ailleurs, les risques de brûlure ou de dépigmentation de la peau sont réels si l'entretien de l'appareil ou la qualification de l'intervenant laissent à désirer.
L'épilation à la lumière pulsée est franchement contre-indiquée chez la femme enceinte, les enfants, les personnes diabétiques ou ayant une maladie du sang, ainsi que pour les personnes qui prennent des anticoagulants, des antibiotiques ou autres médicaments photo-sensibilisants.
Lumière pulsée : Esthéticiennes devant les tribunaux
Les gérantes de trois centres d’esthétique d’Orléans et Blois sont convoquées en ce mois de février 2014 devant le tribunal correctionnel pour une histoire un peu tirée par les cheveux. Quatre médecins de l’agglomération d’Orléans ont assigné ces jeunes femmes pour exercice illégal de la médecine, rien de moins?! Leur crime?? Avoir pratiqué régulièrement l’épilation « par lumière pulsée ». Un procédé auquel auraient recours pas moins de 30.000 instituts de beauté en France.
Sauf qu’un arrêté de 1962 vient préciser que « tout mode d’épilation est un acte médical, sauf l’épilation à la pince ou à la cire ». Depuis cinquante ans, les techniques ont cependant évolué. Me Estelle Garnier, en défense, l’affirme sans ciller : « Personne ne demande plus une épilation à la cire ou à la pince, c’est complètement désuet?! »
« Détruire le bulbe est un acte esthétique »
À cet argument succède un exposé subtil, destiné à éclairer le tribunal sur la distinction qu’il convient d’opérer entre la méthode incriminée et l’épilation au laser. « Il s’agit, précise l’une des prévenues, de cibler le poil afin de détruire le bulbe. C’est uniquement un acte esthétique, pour rendre les femmes plus belles et non, un acte thérapeutique ».
Une poignée de médecins sourcilleux couperaient-ils les cheveux en quatre?? L’un d’eux s’en défend, à la barre, assurant que la pratique litigieuse présente des risques pour la santé. « Il existe des contre-indications absolues », soutient le praticien. Reste que, comme ses trois confrères, il pratique régulièrement des épilations. « C’est notre activité principale », reconnaît d’ailleurs aisément le médecin, avant d’admettre qu’il a vu dans l’installation de ces centres d’esthétique, « une menace potentielle pour mon exercice ».
« Nous débattons d’intérêts mercantiles et non d’une problématique d’ordre public?! » s’insurge la défense, rappelant au passage que ni l’Ordre des médecins, ni le parquet, n’a jugé opportun de dénoncer la pratique de l’épilation par lumière pulsée. Et de plaider une relaxe.
Source CentreFrance
Esthéticiennes condamnées
Le verdict est tombé. Le tribunal correctionnel estime que l’épilation par lumière pulsée est bien un acte médical et que les salons d’esthétique n’ont pas le droit de la pratiquer.
Comme les responsables de deux autres salons de beauté visés par une plainte émanant de quatre médecins de l’agglomération orléanaise, la jeune femme a été condamnée pour avoir procédé à des épilations par lumière pulsée. Une pratique réservée au corps médical, rappelait un praticien à l’audience du 25 février, auquel les esthéticiennes devront verser 1.000 euros de dommages et intérêts.
En infligeant aux trois salons de beauté une amende de 2.000 euros avec sursis, le tribunal orléanais a prononcé une sanction de principe. Sauf à être condamnés à nouveau dans un délai de cinq ans, les instituts visés n’auront pas à régler cette somme.
Sauf que pour les gérantes, cette épée de Damoclès constitue clairement une menace. Il faut, en moyenne, huit séances d’épilation par lumière pulsée pour faire disparaître définitivement les poils disgracieux. « Je veux bien mettre un terme à cette activité, mais certains clients ont payé des forfaits et n’en sont qu’à leur troisième séance. Que vais-je leur dire?? », se désole Séverine Poubeau. Sa collègue ne décolère pas : « Il y a plusieurs dizaines d’instituts de beauté dans l’agglomération d’Orléans, qui pratiquent tous ce type d’épilations et on en condamne trois?! »
En toute hypothèse, les gérantes des salons visés pourraient bien faire appel du jugement. D’autant que d’autres décisions, rendues par d’autres tribunaux en France, ont considéré que l’épilation par lumière pulsée n’était pas l’apanage des médecins.
Source CentreFrance
Lumière pulsée : Les fabricants d'appareils en justice
Au début du mois d'avril, c'est au tour du géant des soins de beauté, le groupe Mary Cohr - Guinot, d'attaquer les fabricants d'appareils laser devant le Tribunal de commerce de Paris en les accusant de ne pas respecter la législation. Les deux sociétés ont décidé d'attaquer pour concurrence déloyale non pas les esthéticiennes mais les entreprises qui fournissent et distribuent les machines. En effet, jusqu'à présent, seules des procédures ponctuelles avaient été menées par l'Ordre des médecins pour exercice illégal de la médecine.
En France, la législation est ancienne. C'est l'arrêté du 6 janvier 1962 qui fixe la liste des actes médicaux ne pouvant être réalisés que par des médecins. Ainsi, «tout mode d'épilation, sauf les épilations à la pince ou à la cire», ne peut être pratiqué que par un médecin. Certes à l'époque, l'épilation au laser n'était pas encore née mais la législation n'a pas changé. Un arrêté du 30 janvier 1974 concernant la réglementation des lasers à usage médical rappelle que «les lasers à usage médical sont des appareils devant être utilisés par un médecin ou sous sa responsabilité».
Les fabricants d'appareil se défendent de toute concurrence déloyale, en plaidant justement la non-concurrence avec les instituts d'épilation. C'est le cas d'Eurofeedback, spécialiste de la lumière pulsée. «En France, rien n'interdit la fabrication et la distribution de ce type de matériels qui sont également utilisés dans le traitement des rides, argumente son avocate, M° Sylvie Legros-Wolfenden. Nous ne sommes pas sur le même secteur que celui de la cire. Par ailleurs, je note que Mary Cohr et Guinot n'ont pas fait le choix de s'attaquer à des gros fabricants comme Philips.» Si Philips fabrique bien des appareils à lumière pulsée, il les vend exclusivement au grand public. Il n'y a donc pas de concurrence déloyale.
Source Le Figaro Santé
En conclusion
Dans cette guerre contre le poil, il est fortement conseillé de bien se renseigner au préalable sur la réputation de l'institut ou du centre à qui vous allez confier votre peau et vos poils pour une séance d'épilation à la lampe flash, ainsi que sur la qualification du personnel qui devra intervenir et sur le matériel utilisé pour vous traiter.