Pour des raisons démographiques, les années à venir donneront lieu à de nombreuses transmissions d'entreprises. Un tiers des chefs d'entreprise ont plus de cinquante ans, les départs en retraite se préparent et les opportunités de reprise se multiplient.
Les métiers de l'esthétique et de la coiffure sont des professions réglementées qui exigent le diplôme ou l'attestation de formation en rapport avec l'activité pour la gérance d'un établissement :
- Salon de coiffure : Brevet Professionnel (BP) et/ou Brevet de Maîtrise en coiffure
- Institut de beauté : Brevet Professionnel (BP) et/ou Brevet de Maîtrise en soins esthétiques
- Bar à ongles : attestation de formation en prothésie ongulaire (règlementation en cours d'aménagements)
- Activité de maquillage longue durée : attestation de formation "Hygiène et salubrité"
- Activité de dermopigmentation : attestation de formation "Hygiène et salubrité"
1 - Reprise d'un fond de commerce
La réflexion sur son projet personnel
Le repreneur, tout comme le créateur d'entreprise, doit d'abord se demander si la reprise d'une entreprise correspond bien à ses aspirations personnelles. Définir son projet personnel permet au repreneur de déterminer un certain nombre de critères concernant l'entreprise à rechercher, à savoir : la localisation du fonds, le type de clientèle, ses potentialités, la superficie des locaux, le loyer commercial, la fourchette de prix de cession, les modalités de la reprise (personnel salarié, stock, nom commercial, etc.).
Analyser l'entreprise
Afin de faciliter la négociation et payer l'entreprise à son juste prix, le repreneur doit s'interroger sur la valeur de l'entreprise ciblée. Les éléments à prendre en considération pour déterminer l'évaluation dépendent de nombreux paramètres. Il est vivement recommandé de vous faire accompagner par un conseil spécialisé dans votre domaine d'activité.
Le diagnostic des moyens de l'entreprise
Quels sont les moyens dont dispose l'entreprise pour exercer son activité ? (état du matériel, des installations, des stocks, etc.)
L'étude du Registre Unique de Sécurité (RUS) permet d'avoir un aperçu de l'état des installations et de l'entretien apporté.
Quels sont les nouveaux moyens à acquérir ainsi que le budget à prévoir ?
Pour un commerce par exemple, ce diagnostic comprend l'analyse de l'emplacement, des possibilités de stationnement, de l'état des locaux, des travaux à prévoir, des possibilités d'extension et de stockage. Il sera nécessaire de connaître les projets d'urbanisme à long terme et des travaux à court terme de la commune, ces derniers pouvant avoir une incidence sur l'activité.
Le diagnostic de l'activité
Quel est le nombre de clients et de prospects ?
Quel est le potentiel de l'entreprise, est-elle compétitive ?
Quelle est la concurrence, est-elle positive ?
Le diagnostic financier
L'entreprise est-elle rentable ? D'où provient sa rentabilité ?
Pourra t-elle assurer au repreneur le revenu souhaité ?
Pourra t-elle supporter les charges du crédit liées au rachat ?
Le diagnostic humain
On évaluera particulièrement le lien de dépendance de l'entreprise à son dirigeant : le volet social avec les contrats de travail font également partie du rachat. Il s'agit d'une règle d'ordre public à laquelle il est impossible de déroger.
Le diagnostic juridique
La reprise d'une entreprise entraîne automatiquement le transfert des éléments nécessaires à l'exercice de l'activité, y compris ses contrats. Les aspects juridiques sont omniprésents et touchent toutes les fonctions de l'entreprise. Le non-respect de certaines obligations peut avoir des conséquences graves pour l'entreprise. Le diagnostic juridique est donc un exercice très important, mais délicat à réaliser. Même s'il est recommandé au repreneur de prendre personnellement des contrats et des clauses essentielles, l'assistance d'un conseiller est vivement recommandée. Il est impératif de lire et comprendre la documentation juridique qu'un acheteur va signer.
La négociation
Le prix sera au centre des négociations entre le cédant et le repreneur. Pour calculer le coût total de la reprise, l'entrepreneur doit prendre en compte le prix du rachat, mais aussi le coût du démarrage. Ce coût inclut des frais d'actes, de formalités, de constitution de la société, d'éventuels travaux ou rachat d'équipements, une trésorerie de départ et les frais d'installation.
Points de vigilance
Un reprise coûte plus cher, en proportion, qu'une création d'entreprise et nécessite un apport personnel conséquent. Une reprise est plus complexe qu'une création et il faut s'y connaître dans le secteur d'activité et la gestion dès l'entrée en fonction : l'entrepreneur n'a pas le temps de se "roder" comme dans un projet de création. Les négociations peuvent être longues : le cédant n'est pas toujours prêt à passer réellement et peut y renoncer au dernier moment ou donner la préférence à une autre solution. Les problèmes de relations humaines sont bien plus lourds qu'en création. En effet, à l'exception de la reprise d'une affaire sans effectif, les contrats de travail se poursuivent. Il sera donc nécessaire de surveiller les relations avec les fournisseurs ou les clients qui peuvent évoluer du fait de changement d'interlocuteur.
Les avantages de la reprise
Une entreprise qui atteint "sa vitesse de croisière" est plus rapidement rentable qu'une entreprise qui part de "zéro". L'entreprise dispose déjà d'une clientèle, de locaux équipés et de fournisseurs. Ces atouts sont sécurisant pour le banquier.
2 - Création d'entreprise
Choisir son emplacement
Réaliser l'étude de marché : concurrence à proximité, axes de fréquentation piétonniers, quartier commerçant, résidentiel, etc.
Choisir son local
Tous les facteurs doivent être réunis : ergonomie de l'espace, volumes, facile d'accès ou avec le minimum de travaux pour la mise aux normes d'accessibilité. Un architecte peut vous aider et vous conseiller. Le nombre de pièces doit être suffisant selon les exigences de l'activité, une salle dédiée à la désinfection du matériel pour les tatoueurs et les pierceurs par exemple. Prévoir une salle de repos équipée et indépendante de l'activité, un espace de stockage, un espace pour le rangement du matériel d'hygiène (aspirateur, balais, etc.).
Obligations règlementaires
Si l'activité professionnelle déverse dans les eaux usées des produits autres que domestiques, le chef d'entreprise doit effectuer une demande auprès de la municipalité dont le lieu de production dépend. L'établissement doit être aménagé de façon à être accessible aux personnes à mobilité réduites (PMR). En conséquences de quoi, l'accès aux services doit être le même que celui pour les personnes valides.
Vérifications des locaux et des installations
- Dossier amiante prouvant l'absence d'amiante dans les locaux
- Vérification initiale des installations électriques
- Vérification initiale des appareils d'aération et de ventilation
- Vérification et mise en place des installations de prévention et de lutte contre les incendies (affichages, cheminement lumineux vers l'issue de secours la plus proche, plan des locaux, alarme incendie, extincteurs, etc.)
Il est important de rappeler que le local doit être conforme à la règlementation en matière d'aménagement des locaux, de l'hygiène et de la sécurité.
Pierre Barré - juillet 2012
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